Des vignerons en bio dans le Jurançon : le choix de l’environnement et de la qualité

Conscients que les manières de produire doivent évoluer, notamment en matière d’impact environnemental, les Vignerons de Jurançon ont un regard lucide et des nouvelles pratiques aussi ingénieuses que vertueuses. L’idée directrice pour les viticulteurs en bio est de s’appuyer sur la nature en limitant l’utilisation de produits chimiques. Tout Horizon vous présente leur vision et leur manière de procéder.

En agriculture biologique, il ne suffit pas seulement de supprimer les intrants phytosanitaires. Il faut être à l’écoute de la nature, observer ses plantations (dans notre cas la vigne) et avoir une pensée globale de la matière première au produit fini.

C’est en recherchant en permanence des idées de nouvelles techniques que des vignerons béarnais ont trouvé la solution pour une culture plus respectueuse de l’environnement et un vin bonifié en prime. Le terroir jurançonnais a déjà la chance d’avoir un patrimoine exceptionnel avec des vieilles vignes robustes. Mais les changements climatiques et l’évolution des sols imposent de trouver des variétés de raisin encore mieux adaptées.

C’est le cas du Domaine Montesquiou à Monein qui a en déployé des différentes sur des parcelles judicieusement choisies. Cette souche de Manseng a été rendue plus résistante grâce à la recherche. En effet, en croisant les points forts de vignes américaines et asiatiques réputées pour leur robustesse avec la vigne européenne, les chercheurs ont obtenu une vigne avec cette caractéristique totalement en adéquation avec l’appellation béarnaise. La plante répond aux exigences rigoureuses du cahier des charges de la production de Jurançon.

La nature au cœur de l’activité viticole biologique

Les intrants chimiques sont bien évidemment bannis en agriculture biologique. Il est vrai qu’ils peuvent prévenir certains aléas comme un infestation par des parasites par exemple. Cependant, il faut donc se tourner vers d’autres solutions. Le cahier des charges de l’AB (Agriculture Biologique) autorise deux intrants spécifiques à petites doses : le cuivre (bouillie bordelaise) contre le mildiou et l’oïdium ainsi que le soufre (en poudre).

Les autres traitements sont d’origine végétale. C’est le cas du traitement de la vigne via la phytothérapie. La reine des prés est entre autres pleine des vertus protectrices. De plus, sans herbicide chimique, il est nécessaire d’entretenir mécaniquement le terrain en gérant l’enherbement pour lutter contre l’érosion et pour dynamiser les sols en y apportant des matières organiques.

Au domaine de Fabrice et Sébastien Bordenave, l’avoine plantée entre les parcelles permet de décompacter le sol en surface. Les deux frères ont également misé sur une bâche biodégradable en amidon de maïs qui protège les vignes durant l’hiver et vient nourrir la terre en se décomposant.

Enfin, ce qui fait la typicité du vin sur le territoire est son naturel. En AB, le produit ne comporte pas de soufre (sulfites).

Une vraie demande de la part des consommateurs

Les vignerons bios indépendants du Jurançon observent un engouement croissant pour les vins naturels et bios. Cette déclinaison rassure à la fois ceux qui se soucient de leur santé et ceux qui souhaitent adapter leur mode de vie aux enjeux de la transition écologique.

Et pour ceux qui se poseraient la question : de nombreux acheteurs sont enclins à débourser davantage afin de pouvoir déguster un vin bio de qualité.

Pour en savoir plus à propos des engagements des vignerons, rendez-vous sur www.vins-jurancon.fr. N’hésitez pas également à vous rendre à la Maison des Vins du Jurançon (rue de l’Eglise à Lacommande – 05 59 82 70 30) pour des explications détaillées et une petite dégustation des meilleurs crus. Et surtout, rendez visite aux viticulteurs sur leur domaine. Ils auront à cœur de vous faire découvrir leur terroir avec passion !