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Les micros plastiques

Les micros plastiques

Le plastique est partout dans notre quotidien. Mais une autre pollution bien moins visible nous guette, celle des microplastiques.
La France a décidé de répondre à ce problème pour lutter contre une pollution souvent insoupçonnée.

Les premières interrogations concernant l’impact de la dégradation d’objets en plastique remontent aux années 1990. Depuis, le recours croissant au plastique dans notre quotidien a eu pour conséquence de créer une situation inquiétante pour l’environnement et notre santé.
La pollution invisible des microplastiques concerne toute la planète et se retrouve dans des endroits insoupçonnables.

La France a décidé de s’emparer de ce problème et de prendre des mesures dès à présent. Depuis le 1er janvier 2020 certains produits en plastique à usage unique ont été interdits à la vente, selon l’article L541-10-5 du code de l’environnement. La chasse aux gros et microplastiques est ouverte !

Que sont les microplastiques ?

“Les microplastiques peuvent présenter un danger de par leur composition, notamment du fait des additifs, potentiels contaminants chimiques, et des contaminants biologiques (bactéries) qui viennent se fixer à leur surface” Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

Les microplastiques sont des particules de plastique dont la taille varie entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu. Avant d’avoir l’apparence que nous leur connaissons (bouteilles, paille etc.), certains plastique ont la forme de granulés. Ces déchets qui mettront respectivement entre 100 et 1000 ans pour se décomposer, certains ne disparaîtront jamais. L’Homme est à l’origine de cette pollution.

Où les trouve-t-on ?

Le sujet est suffisamment alarmant pour que l’ANSES s’empare du problème et mène des études pour en déterminer les conséquences et les risques pour notre santé. Les microplastiques sont présents partout : dans l’air, l’eau et les produits que nous consommons… Les plastiques les plus retrouvés dans l’environnement sont le polyéthylène (bouteilles en plastique par exemple), le polypropylène (boîtes en plastique alimentaires par exemple) et le polystyrène (dispositif de protection dans les emballages).

Les plastiques se dégradent lentement pour former des morceaux quasiment invisibles. Les utilisateurs sont de plus en plus sensibilisés à ce problème et recyclent un maximum ou réutilisent leurs sacs en plastique. Mais, peu de personnes savent que l’usure des pneus génère des millions de particules. 28 % des microplastiques primaires proviendraient du frottement des pneus des véhicules contre l’asphalte lors de la conduite.

Le lavage de nos vêtements n’est pas anodin non plus et représente la source première de pollution à hauteur de 35 %. À la fin du cycle de lavage, des millions de fibres plastiques finissent dans les eaux usées avant de prendre la direction de l’océan. Ces fibres plastiques proviennent des lessives, adoucissants que nous utilisons et surtout des vêtements composés de matière synthétique. Une fois dans l’océan, les poissons les ingèreront avant de finir dans nos assiettes ! À partir de janvier 2025, toutes les nouvelles machines à laver en France devront être équipées d’un filtre pour empêcher les vêtements synthétiques de polluer nos cours d’eau.

Des microplastiques dans les cosmétiques

Le secteur beauté n’est pas épargné. 2 % des microplastiques se trouvent dans les produits que nous utilisons dans nos salles de bains. Les microbilles de plastique sont présentes dans nos cosmétiques tels que les gommages, gels douche, produits exfoliants ou encore dentifrices. La présence de particules poudres de plastique est bien plus inquiétante, tant pour l’environnement que pour la santé. De taille encore plus petite (les microbilles étaient déjà de la classe des petits, les “nano”), elles servent à gainer les cheveux, à texturer les crèmes à effet “gel liquide” sans laisser de taches grasses, à combler les rides… Les nanoplastiques se glissent dans la composition de bon nombre de cosmétiques, même haut de gamme. Selon les tests réalisés par la Plastic Soup Fondation, chaque utilisation d’une crème antirides équivaut à 90 000 particules de plastique étalées sur le visage. Ces particules de plastique ont des effets très inquiétants sur le vivant : fertilité, perturbations des glandes endocrines, comme démontré en septembre 2020 sur des huîtres du bassin d’Arcachon. Ces microbilles finiront elles aussi dans les eaux usées lorsque nous les rinçons. Les stations d’épuration retraitent les eaux usées mais ne peuvent éliminer ces particules dont la taille est trop petite.

Que faire ?

La France a décidé de s’emparer de ce problème et de prendre des mesures dès à présent. D’ici 2040, les plastiques à usage unique seront interdits en France. C’est ce que prévoit la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. Cette interdiction va induire des changements dans les modes de consommation et de production en France. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire
entend accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat.

De nombreux fabricants ont déjà remplacé les microplastiques par des microbilles “biosourcées”. La plupart coûtent moins cher, et sont tout aussi efficaces.

Le mot biosourcé quant à lui est assez utilisé et fait souvent référence à un plastique dont la matière principale est d’origine végétale, peu souvent produite en local, et qui contient des plastifiants et / ou dont une partie de sa composition reste du pétrole.

Certains magasins ont déjà décidé de supprimer les emballages plastiques et les remplacent par du papier ou des fibres naturelles.

BRÈVE…

À l’échelle européenne, les microbilles utilisées dans les cosmétiques représenteraient entre 0,1 et 4,1 % de la pollution marine aux microplastiques, d’après les travaux de Wang et al. en 2018.
Quant à l’abrasion des pneus, elle pourrait contribuer à hauteur de 5 à 10 % de la quantité de plastiques entrant dans les océans, estime l’étude de 2017 menée par Kole et al. 

 

INITATIVES LOCALES : Ohlala l’Asso

L’association a été créée début 2019 suite à des actions bénévoles menées et organisées depuis 2014 via Ohlala Eaux Vives. C’est suite à la grande crue du Gave de Pau de 2013 que ces actions ont vu le jour. Cette catastrophe naturelle, a emporté avec elle, la déchetterie enfouie il y a 20 ans sur le lit du Gave au niveau de Beaucens (au-dessus de Lourdes). Malheureusement depuis, le plastique continue à se répandre. Malgré le nettoyage colossal orchestré par la région et la maire de Beaucens sur l’ancienne déchetterie, les microplastiques sont malheureusement bien plus présents maintenant
qu’il y a 6 ans. De plus, le lac des gaves n’ayant pas été nettoyé, c’est à chaque crue printanière que celui-ci est raviné par les eaux et qu’il recrache encore des déchets plastiques. C’est donc infini et chaque action permet de retirer en moyenne 1 tonne de plastique : c’est donc 1 tonne de moins dans les océans. Le gave de Pau contribue à alimenter le 7e continent. Ohlala l’Asso va plus loin que l’organisation des journées de nettoyage, elle a pour objectif de valoriser certains déchets du quotidien ou ceux enfouis dans nos placards. Elle mène et organise des récoltes et donc des actions citoyennes, pédagogiques et bénévoles de nettoyages de berges, plages, trottoirs ou autres lieux 2 journées par an sur les Berges à Montaut.

Elle propose des interventions et ateliers sur l’environnement rivières, sur l’alternatif, la création, l’éveil au mode de consommation ZD* et comment consommer moins et mieux.

Elle a organisé également des événements de Tri et troc, récolté des couvertures pour les donner aux plus démunis (par l’intermédiaire d’autres associations telle que la Maraude de Pau) ou des outils d’écoliers usés pour aider l’association “les amis de Fambine”. Des récoltes de capsules à café pour l’asso D’éco Cap’s, la mise en avant des producteurs locaux favorisant le cycle court, sans emballage, seront aussi une manière pour atteindre l’objectif de réduction des déchets. Enfin, la mise en vente d’objets ou des réalisations faites à partir des déchets ou de la récupération permet l’autofinancement de l’association et de ses besoins.


Association Ohlala :
Route de Lourdes, 64800 Montaut
Tél. : 06 15 08 75 98

 

ÇA SE PASSE DANS LE MONDE

Selon l’étude de l’organisation Ocean Cleanup publiée dans la revue Scientific Reports, ce “septième continent” de plastique occupe 1,6 million de km² dans l’océan Pacifique. Le vortex étudié se situe à mi-chemin entre Hawaï et la Californie.

 Source : notreplanete.info

Selon la Commission européenne, la quantité annuelle totale
de microplastiques se formant ou s’infiltrant dans l’environnement était de l’ordre de 11 millions de tonnes en 2015.
En 2018 des chercheurs allemands ont prélevé 12000 particules de ces déchets dans un seul litre d’eau composant la banquise de la zone arctique. Piégés dans la glace, ces microplastiques auraient été transportés par les courants marins depuis le septième continent du Pacifique nord.

 Source : ec.europa.eu – www.nature.com

Selon la fondation Tara qui vogue sur les eaux pour étudier la pollution marine, 80 % des déchets plastiques qui se trouvent en mer seraient d’origine terrestre. Classés en différentes catégories selon leur taille, on estimait en 2014 que 75,4 % de la masse des plastiques retrouvés à l’échelle mondiale dans le milieu océanique correspondaient à ceux que l’on appelle les “macroplastiques”. 11,4 % étaient des “mésoplastiques” et 13,2 % des micro et nanoplastiques.

 www.linfodurable

 

ET MOI JE FAIS QUOI ?

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J’achète en vrac

En achetant en vrac, vous produisez moins de déchets. Maintenant quasiment tout est disponible en vrac : fruits, légumes, viande, poisson, fromages à la découpe… mais aussi cosmétiques, produits d’entretien, boissons… Pensez à apporter vos bocaux, sachets en tissu et vos sacs réutilisables.

Je sélectionne les matériaux utilisés

J’opte les ustensiles de cuisine en métal ou en bois; bouteilles en verre ; boîtes de conservation en inox ou en verre ; vêtements en coton, en laine, en lin… ; jouets en bois, en tissu…

Je n’attends pas la réglementation pour agir. Dès à présent je modifie mes habitudes et j’évite les objets en plastique à usage unique. Il est parfois difficile d’éviter le plastique donc je ne culpabilise pas et je recycle tout ce que je peux.

Je préfère des cosmétiques solides

Privilégiez les cosmétiques solides qui nécessitent peu d’emballage aux cosmétiques liquides vendus dans des flacons plastiques (shampooing, gel douche…). Vous pouvez trouver ces versions solides vendues en vrac dans les magasins, protégées par une feuille de papier ou dans une boîte en carton recyclable. 

Je bois de l’eau du robinet

Je bois l’eau du robinet et je remplis en priorité des bouteilles en verre ou des gourdes, (en inox
ou en verre).

Je choisis de grands conditionnements et des produits moins emballés

Je limite les emballages et j’opte pour des conditionnements plus grands de préférence en métal ou verre. J’évite d’acheter des produits individuels comme les dosettes de café ou les sachets de cuisson individuels (riz…).

 

 

Sources :
La Pagaie sauvage
Observatoire des microplastiques
1, allée de Glain, Elkarteen Etxea
Maysoun de las associatiouns
64100 Bayonne
www.lapagaiesauvage.org

www.ecologie.gouv.fr
www.nationalgeographic.fr
linfodurable.fr
oceancampus.eu
ADEME / ANSES

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