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NEUTRALITÉ CARBONE : FACE À L’URGENCE CLIMATIQUE, CAP VERS 2050 !

NEUTRALITÉ CARBONE : FACE À L’URGENCE CLIMATIQUE, CAP VERS 2050 !

Transport, industrie, tous les domaines de la vie économique et de votre vie quotidienne sont concernés.
Les institutions européennes et internationales se sont donné un objectif précis : avoir un fonctionnement global
décarboné à l’horizon 2050. Mais comment faire pour y parvenir ? Tout Horizon vous présente les solutions existantes et en cours de développement qui font des émissions de CO2 de l’histoire ancienne ! Place au futur…

Les enjeux :

Alors que de graves intempéries et des épisodes de forte chaleur causent des dommages parfois irréversibles sur les
populations et leur environnement de vie, que la nature et la biodiversité sont menacées, les pays et institutions se coordonnent pour ne pas dépasser le seuil d’1,5°C d’augmentation de la température globale défini par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Cela passera nécessairement par la neutralité carbone. Les États ont bien compris cela et l’Union européenne aussi.
En effet, dans la foulée de l’accord de Paris en 2015, un Pacte vert pour l’Europe a été proposé. Ce texte propose un cadre législatif strict sur la neutralité ainsi que des fonds pour financer la transition écologique.
Cela représente 1 000 milliards d’euros d’ici 2030 dont le Fonds pour une transition juste qui servira à accompagner les différentes régions de l’UE.

Le financement touchera différents secteurs tels que :

●  La recherche et l’innovation.

●  Les entreprises (notamment les PME).

●  L’énergie et sa conversion durable.

●  La formation.

●  Le remplacement des infrastructures trop “carbonées“.

Le volet juridique laisse quant à lui peu de marge de manœuvre, obligeant les pays à diminuer de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre. À terme, ce sera une meilleure qualité de vie pour tous les Européens avec une biodiversité préservée, une alimentation durable et des économies d’énergie non négligeables.
La neutralité carbone, une question d’équilibre
L’article 4 de l’accord de Paris sur le climat définit ainsi cette neutralité : “En vue d’atteindre l’objectif de température à long terme […], les Parties cherchent à parvenir au plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre […], et à opérer des réductions rapidement par la suite conformément aux meilleures données scientifiques disponibles de façon à parvenir à un équilibre entre les émissions et les absorptions par les puits de gaz à effet de serre au cours de la deuxième moitié du siècle […]”

Plus simplement, elle désigne une balance entre émissions carbonées dues à l’activité humaine et l’absorption de ce CO2. À l’heure actuelle, les émissions sont bien trop importantes pour être absorbées, d’où l’impérieuse
nécessité de les réduire drastiquement. Cela va concerner toutes les industries, les énergies et les rejets émis par les véhicules qui sont en grande partie responsables du problème.

Comment faire pour l’atteindre ?

La réduction des émissions est déjà un pas de géant mais elle ne suffira pas à atteindre l’objectif final. Il faut donc emprisonner le carbone dans des puits. Il en existe naturellement dans les océans et les forêts, dans les
sols… C’est un processus que les scientifiques appellent “séquestration”. Une autre possibilité est celle de construire des puits dits technologiques mais les coûts à la fois financiers et environnementaux risquent d’être importants.
Les espaces naturels sont le poumon de notre planète. Les préserver apparaît donc comme essentiel.

LE SAVIEZ-VOUS?

LA TECHNOLOGIE SE MET AU SERVICE DE LA NEUTRALITÉ

● Progressivement, le CO2 doit être traité. D’ici 4 ans, sa captation sera opérationnelle dans les usines de sidérurgie
notamment. Le carbone ainsi récupéré pourra ensuite être stocké sous terre. Les industries les plus polluantes se
concerteront à cet effet. Des expérimentations sont également en cours afin d’absorber le dioxyde de carbone présent dans l’air que nous respirons. En 2050, le seuil des 7 gigatonnes de CO2 capté devrait être franchi pour atteindre la neutralité.
● Autre piste : celle de l’efficacité des batteries. De plus en plus utilisées avec le développement des véhicules électriques, elles doivent être rechargées trop fréquemment. Cela limite les possibilités de cette alternative et peut freiner à l’achat. L’immense majorité de ces batteries fonctionnement grâce au lithium.
Les industriels dont le groupe français Saft travaillent à augmenter la capacité des batteries afin de s’aligner sur l’autonomie actuelle des voitures à moteur thermique. Ces batteries “solides” pourraient débarquer sur le marché automobile d’ici 2028.

C’est surtout la solution du sodium qui intéresse et offre de belles perspectives. Elle serait en mesure de suppléer le système alimenté par l’hydrogène, autre énergie en plein essor. Son avantage principal et non-négligeable est la
rapidité de la recharge.

● À noter à propos de l’hydrogène : son utilisation fréquente à partir des années 2030. Gaz propre s’il est
issu d’énergies décarbonées, il serait susceptible de dominer les différents secteurs de l’économie qui en ont besoin. Là aussi, la recherche s’intensifie et présente déjà des premiers résultats encourageants comme ceux de McPhy (entreprise française spécialisée dans la production d’hydrogène vert).
Le groupe a effectivement exploité une technique efficace pour produire vite et en assez gros volumes.

Des engagements à plusieurs échelles

Les organisations internationales n’ont évidemment pas les mêmes prérogatives que le citoyen lambda. Celles-ci
doivent se concerter à grande échelle sur les stratégies à adopter afin de concilier développement économique et réduction des émissions. Au niveau local, les collectivités territoriales doivent se mobiliser sur le CO2
et sur les puits carbone. La gestion des forêts est par exemple concernée. Le dernier volet concerne les citoyens.
Un gros travail reste à faire du côté des habitudes de vie et de consommation, sachant qu’un Français émet environ
12 tonnes de CO2 chaque année.
Changer de mode de transport ou de façon de s’alimenter comptent parmi les pistes principales en vue de la neutralité.

Des solutions françaises innovantes

L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) a formulé différentes pistes à explorer.
Ces dernières pourraient être mises en œuvre prochainement en France.
Cependant, encore faut-il se mettre d’accord tout en passant à la vitesse supérieure…
Pour arriver à ses fins en 2050, le pays va devoir modifier grandement son fonctionnement tout en augmentant la part des énergies renouvelables autour de 70 % !
Alors frugalité ou technologie ? La première solution implique une diminution de la consommation globale avec un accent particulier mis sur le monde rural et les zones périurbaines. Dans ce scénario, seule la moitié des déplacements s’effectuerait à bord d’un véhicule (voiture ou bus) et l’’industrie se concentrerait uniquement
sur une production nationale. Eh oui, la mondialisation n’est pas toujours bonne pour l’environnement…
Dans la deuxième solution, la population ne changerait pas beaucoup ses habitudes, l’énergie mise à part. Ce
serait dans ce cas la préoccupation principale avec une part de biomasse très supérieure et un recyclage systématique des matériaux.
Entre ces deux voies radicalement opposées, une troisième préconise un mode de gouvernement fondé sur la
collégialité entre acteurs publics, privés et citoyens. Les volumes de production seraient réduits et l’industrie serait
boostée stratégiquement en fonction des besoins.
Finalement, la baisse de la consommation globale permettrait la réduction la plus significative des émissions
carbone mais elle semble socialement difficilement tenable. Et ne rien changer ferait courir le risque de ne pas parvenir à la neutralité tant espérée.
Heureusement, des innovations technologiques pourraient changer la donne.

 

 

UNE PREMIÈRE QUI FERA DATE

À l’heure où la neutralité carbone est sur toutes les lèvres. Elle est le fruit d’une alliance entre trois groupes importants de la région : Airbus, TotalEnergies et Safran Helicopter Engines.
En juin 2021, un hélicoptère du premier motorisé par le troisième a pris son envol vers l’Allemagne.
Mais cette fois pas de kérosène à base de pétrole dans le réservoir ! En effet, TotalEnergies a développé un carburant
non polluant qui a servi pour alimenter les moteurs de type Arriel 2E fabriqués par Safran. La compagnie pétrolière a recyclé des huiles issues de l’industrie agroalimentaire sans que cela ne nécessite des modifications sur ces moteurs.
En s’associant, les entreprises mettent leurs efforts en commun pour réduire les émissions carbonées et montrer qu’elles peuvent être durables.

CA SE PASSE DANS LE MONDE

Les pays qui émettent le plus de CO2 vont devoir faire encore plus d’efforts que les autres !
En effet, la fondation DNV (Det Norske Veritas) estime que ces états vont devoir devenir équilibrer émission et
absorption 8 ans avant le cap fixé. Un vrai mauvais élève : la Chine.
Elle doit presque réduire de 100 % ses émissions, mais y parviendra-t-elle ?
L’Inde sera contrainte de diminuer de 64 %. Quant à l’Afrique subsaharienne, l’idéal serait d’au moins 23 %. Ces
différences s’expliquent par le niveau de développement de ces pays qui ne pourraient pas exclure totalement les sources d’énergie polluantes de leur mix énergétique, sous peine de voir leur économie péricliter.
Quid des États-Unis ? Le président Joe Biden est résolu à s’aligner sur la perspective de 2050. Pour cela il propose de généraliser progressivement les véhicules décarbonés ainsi qu’un grand plan de rénovation de l’immobilier des
institutions nationales. Une somme exceptionnelle de 550 milliards de dollars est prévue.
Du côté des pays du golfe, l’Arabie saoudite, qui compte parmi les plus gros producteurs de pétrole dans le monde, a pour objectif d’atteindre “l’objectif zéro émission […] d’ici 2060 grâce à une stratégie d’économie circulaire du carbone” selon le prince héritier Mohammed ben Salmane.
Plus proche de nous, en Allemagne, le développement important des énergies propres n’empêche pas les centrales à charbon à tourner à plein régime pour supporter les besoins en électricité de tout un pays. Le retard est assez important et il faut absolument agir pour inverser la tendance. Les dirigeants ont posé le principe de l’usage du renouvelable à 80 % (solaire et éolien) pour la production électrique en 2030.

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