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Compostage obligatoire : comment s’y prendre?

Compostage obligatoire : comment s’y prendre?

À compter du 1er janvier 2024, conformément au droit européen et à la loi antigaspillage de 2020, le tri des biodéchets se généralise et concerne désormais tous les professionnels et les particuliers. Mais concrètement, comment s’y prendre ?

 

Haro sur les épluchures, les restes du dîner ou le marc de café ! Plus un seul déchet de cuisine ne doit en principe s’échouer dans votre poubelle d’ordures ménagères, à compter du 1er janvier 2024. 

Une obligation dictée par la loi Agec du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire. “En France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros”, indique le Ministère de l’Écologie. “De la collecte à l’incinération, la gestion des déchets représente aujourd’hui 3 % des gaz à effets de serre.

La gestion locale des biodéchets permet de réduire cet impact environnemental, de redonner vie à nos sols grâce au compost et nous engager tous dans cette nouvelle obligation de tri”, indique sur son site l’association “Compost Citoyen” à laquelle adhère de nombreuses collectivités dont en Béarn la Communauté de Communes de Lacq-Orthez. 

Afin d’aider les collectivités, les professionnels mais aussi les particuliers à adopter de nouvelles habitudes, ce réseau Compostcitoyen en lien avec l’Ademe (Agence nationale pour le développement durable) a développé des formations dispensées par des organismes homologués. 

83kg de biodéchets par an et par habitant

Il est estimé que chaque habitant de l’Hexagone jette en moyenne 83 kilos de biodéchets par an. Un tiers de nos ordures ménagères qui finissent à l’incinérateur ou en enfouissement pourrait ainsi être valorisé. 

Un objectif visé par cette obligation du tri à la source La première solution est de réduire le gaspillage alimentaire pour jeter moins mais pour le reste : direction le composteur. 

S’il existe différents types de composteurs, il n’y a pas de meilleur composteur en soi. Le choix d’un composteur dépendra de vos contraintes (à l’image de l’espace et du temps à votre disposition), de vos besoins (comme le volume de déchets à composter), et de vos envies. Petit ou grand, simple d’utilisation, esthétique, sans odeur… les critères de choix peuvent varier d’une personne à l’autre.

Après des années d’incitation, de communication et de pédagogie, la loi contraint désormais chacun aux bons gestes du tri. 

Et les habitants en appartement n’en seront pas exonérés. Ceux-ci peuvent opter pour un composteur adapté à la vie intérieure, ou pour un lombricomposteur où des vers de terre se nourrissent des déchets et produisent un terreau peu odorant. 

L’autre possibilité sera de convenir avec la copropriété de son immeuble, ou avec la collectivité en charge des déchets, de l’installation d’un bac commun entre les poubelles vertes et jaunes. 

Aucune amende n’est prévue pour ceux qui n’auraient pas de composteur chez eux. En revanche, le texte prévoit une amende forfaitaire de 35 euros (75 euros si le délai de paiement est dépassé) si vous ne respectez pas les consignes de tri des biodéchets et de collecte proposées par votre ville. Cependant, une certaine souplesse sera de mise en 2024, année de transition.

Que faut-il mettre dans son composteur ?

Pour faire un bon compost, il faut un réel équilibre entre matières vertes et matières brunes, entre déchets issus de la cuisine et du jardin. Par déchets verts on entend les épluchures, les fruits et légumes abîmés, le gazon tondu, qui contiennent davantage d’eau et d’azote. 

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Quant aux déchets bruns, plus secs et riches en carbone, il peut s’agir de feuilles mortes, de brindilles, de sciures et copeaux de bois, d’essuie-tout, de cartons ou de papier journal. 

Les coquilles d’œufs, broyées en petits morceaux, sont aussi les bienvenues : le calcium et le magnésium qu’elles contiennent vont enrichir le compost naturellement. Source d’humus nutritif, le marc de café peut être ajouté sans problème car il constitue un produit équilibré. 

Enfin, contrairement à une idée reçue, les peaux d’agrumes peuvent bien être mises au composteur. Comme elles sont plus épaisses, il est simplement conseillé de les couper afin de faciliter leur décomposition.

Que faut-il éviter de mettre dans son composteur ?

Assurément ni les restes de viande, d’os ou encore de poisson, ni les restes de repas cuits ou de produits laitiers : Ils peuvent contenir des agents pathogènes mais surtout attirer des animaux nuisibles et provoquer des odeurs désagréables. 

Il faut aussi éviter de mettre les coquillages et restes de fruits de mer, car ils prennent trop de temps à se décomposer. Idem pour les mégots de cigarette (douze ans en moyenne pour se décomposer !) 

Les litières d’animaux ne sont pas non plus les bienvenues car en plus de sentir mauvais, elles peuvent contenir des parasites et des agents pathogènes. On recommande aussi de ne pas mettre les épluchures de pommes de terre qui ont germé, car elles peuvent être porteuses de maladies susceptibles de mettre en péril le compost. 

Exit aussi les cendres de bois traité et de charbon, car elles peuvent contenir des substances toxiques qui vont contaminer le compost

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